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Pollinisateurs / Save local bees

RENCONTRE AVEC Klébert Silvestre , LE « BERGER DES ABEILLES » DE SAVOIE

Klébert Silvestre, président du Centre d’études techniques apicoles de Savoie (CETA) qui accueillera la prochaine Fête de l’abeille noire les 16 et 17 septembre 2017 et vice-président de la Fédération européenne des Conservatoires de l’abeille noire (FEdCAN) créée en 2015 avec l’aide de POLLINIS, répond à nos questions.

Date : 19 juillet 2017
klebert silvestre

Pourquoi préserver l’abeille noire en Savoie?

C’est l’abeille de ma vallée, celle que mes grands parents utilisaient. Aujourd’hui elle est menacée. Les analyses génétiques que nous avons pu financer grâce aux subventions du Parc national de la Vanoise et de la mairie de Belleville montrent que sur mes 350 ruches, 40% des abeilles sont hybridées (mélangées à d’autres races d’abeilles). Cela est lié au fait que les apiculteurs transhument leurs ruches du haut vers le bas de la vallée, où l’on trouve d’autres races d’abeilles, notamment des abeilles italiennes.

Historiquement, il y a eu de fortes vagues d’hybridation après la seconde guerre mondiale, lorsque les Italiens ont offert des reines aux apiculteurs français. Les abeilles redeviennent noires progressivement mais, au niveau génétique, elles sont toujours fortement hybridées, ce qui les fragilise. Car les abeilles noires locales sont beaucoup mieux adaptées, elles demandent moins de travail à l’apiculteur et elles sont plus résistantes. Les apiculteurs des plaines ont enregistré plus de 50% de perte cet hiver ; je n’en ai perdu que 15%.

Quelles sont les particularités du CETA de Savoie?

La mission de notre association est de soutenir l’abeille noire locale, de promouvoir sa diffusion et d’organiser des stages d’élevage pour les apiculteurs locaux. Cette année, grâce aux cotisations de nos 70 adhérents, nous avons pu former une trentaine d’apiculteurs en abeille noire.

Qu’attendez-vous de cette « Fête de l’abeille noire »?

Le CETA s’est porté volontaire pour l’organiser car c’est un bon moyen de redynamiser le Conservatoire, de faire connaître notre travail et d’obtenir des soutiens pour poursuivre notre mission. Cette Fête permet aussi aux membres de la Fédération européenne des Conservatoires de l’abeille noire (FEdCAN) de se retrouver et d’avancer : cette année nous avons rédigé un cahier des charges en commun et fait connaître notre combat au niveau national.