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Vente de fichiers, escroquerie, nébuleuse… Pourquoi ces attaques sur Internet ?

POLLINIS fait sporadiquement l’objet d’une intense campagne de dénigrement sur Internet depuis sa création. « Nébuleuse », « escroquerie »... Les attaques proviennent de sites défendant les intérêts de l'agro-industrie, mais aussi de syndicats apicoles qui voient d'un mauvais œil une association de citoyens attachée à défendre les abeilles et non la filière économique du miel. Explications.

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Date : 28 décembre 2018

En tapant POLLINIS sur Internet, il est possible de tomber sur les mots « nébuleuse », « vente de fichiers » et même « escroquerie »… Ces articles mensongers ont été postés dès les débuts de l’association, alors que ses prises de position commençaient à déranger certains intérêts. Ces accusations fausses ont ensuite été habilement relayées et le sont encore. Si bien que certains donateurs ou sympathisants se demandent si POLLINIS est vraiment digne de confiance. Il est important – autant pour eux que pour toute l’équipe de l’association qui subit ces calomnies – d’expliquer pourquoi POLLINIS est ainsi attaquée et d’où viennent ces rumeurs malveillantes.

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La vente de ruches et l’apiculture intensive

Les attaques sont venues dans un premier temps d’apiculteurs, qui ont accusé POLLINIS de vendre des ruches. Il faut remonter en 2012 pour comprendre l’origine de cette rumeur. À cette date, quelques citoyens engagés, dont Nicolas Laarman, l’actuel délégué général, ont fondé une petite association, le Conservatoire des Fermes et de la Nature (CFN) et militaient bénévolement pour l’interdiction totale des pesticides néonicotinoïdes et pour la révision du système d’homologation au niveau européen.

Conscients des menaces qui pesaient sur les abeilles, ils ont également lancé un projet (qui s’appelait Pollinis) de conservatoires d’abeilles noires dans toute la France en proposant aux citoyens de parrainer – et non d’acheter – une ruche, en s’inspirant des programmes déjà célèbres de parrainage d’arbres ou de coraux. Sur leurs fonds personnels et avec l’argent de quelques amis intéressés par le projet, deux premiers petits ruchers conservatoires ont été lancés. Quelques apiculteurs professionnels y ont vu une forme de concurrence, d’autres se sont sentis implicitement attaqués par le cahier des charges orienté « apiculture naturelle », qui remettait en cause les pratiques des ruchers intensifs.

Des syndicats apicoles ont considéré d’un mauvais œil une association de citoyens naturalistes attachée à défendre les abeilles pour ce qu’elles sont : un merveilleux patrimoine commun à préserver pour tous. Car l’association a vocation la défense de l’intérêt général, et non les intérêts de la filière économiques du miel et elle voit avec inquiétude se mettre en place l’industrialisation du secteur à marche forcée. Les attaques sur internet ont été brutales, mettant en cause la probité de l’association. Face à cette violence, il a été décidé de mettre un terme aux ruchers conservatoires, au moins provisoirementEn 2015, POLLINIS a réussi à fédérer les conservatoires d’Apis mellifera mellifera existants en France, une dizaine de structures à ce jour, au sein de la FEdCAN, Fédération européenne des conservatoires de l’abeille noire, co-fondée avec Lionel Garnery, chercheur au laboratoire Génome & Spéciation, du CNRS de Gif-sur-Yvette. L’association a lancé un projet de repeuplement des territoires en abeilles locales, en association avec certains des conservatoires de la FedCAN., pour épargner les partenaires du projet, et de rembourser les parrainages. Pour plus de clarté, en 2014, l’association a officiellement pris le nom de POLLINIS.

Les amalgames de l’agrochimie

Alors que le combat de POLLINIS contre les néonicotinoïdes gagnait du terrain – sa pétition pour une interdiction totale de ces pesticides réunissait plus d’un million de personnes –, l’association commencé à déranger les intérêts de l’agrochimie. Des soutiens de l’industrie ont contre-attaqué sur Internet en diffusant d’autres rumeurs malveillantes afin de discréditer l’association. Un amalgame insidieux a été monté entre Nicolas Laarman, co-fondateur de POLLINIS, et l’un de ses cousins, Vincent Laarman dans le but de nuire à POLLINIS. Vincent Laarman a participé à la fondation de plusieurs entreprises et associations, dont certaines proches de la droite catholique et d’autres très lucratives, avec des méthodes de marketing que ses détracteurs jugent agressives.

Mais Nicolas Laarman n’a aucun lien idéologique, politique, financier ou même amical avec ce cousin. POLLINIS et son équipe non plus. Cet amalgame entre deux cousins permet en revanche de répandre un mensonge : POLLINIS aurait pour unique objectif de revendre les adresses mails des sympathisants et des signataires de ses pétitions.

Le fantasme de la revente de fichiers

L’ONG ferait partie d’une « nébuleuse » d’associations conservatrices dont le but est de constituer des fichiers. Ces rumeurs malveillantes ont été diffusées par des blogs tels que ForumPhyto, qui promeut l’usage des pesticides, ou la revue en ligne Agriculture et environnement, créé par Gil Rivière Wekstein, héraut de l’agriculture conventionnelle, à la tête d’une société de conseil très lucrative.

Ce dernier, qui se fait passer pour un journaliste, tente systématiquement de discréditer les scientifiques et les journalistes qui osent dénoncer les méfaits des pesticides. En 2013, il a ainsi été condamné pour diffamation envers un chercheur du CNRS, Jacques Bonmatin, membre d’un réseau de recherche sur l’impact des néonicotinoïdes sur les abeilles. Durant le procès, son avocat a fait valoir que son client n’était pas journaliste et ne pouvait donc pas être assujetti aux règles déontologique du métier.

Malheureusement, certains journaux réputés sérieux se sont contentés de relayer les rumeurs malveillantes circulant sur internet, sans avoir cherché ni à les vérifier ni à contacter l’association. POLLINIS a décidé – trop tardivement sans doute – d’attaquer en diffamation toutes les personnes physiques ou morales qui colporteraient ces mensonges. En 2018, l’UFC-QueChoisir a ainsi été lourdement condamnée pour diffamation à l’encontre de POLLINIS et aussi de Nicolas Laarman.

Notre modèle économique et la confiance

POLLINIS est pourtant l’une des rares ONG à ne jamais, par principe, échanger ou vendre les données personnelles de ses sympathisants – comme il est précisé sur toutes ses pétitions et ses formulaires de don – alors même que cette pratique de vente de fichiers est courante et parfaitement légale et constitue une source de revenu supplémentaire pour la plupart des ONG.

Comme toutes les associations, POLLINIS fait appel à des prestataires pour garantir à ses sympathisants – plus d’1,4 million à ce jour – un hébergement sécurisé de leurs coordonnées, qui sont automatiquement cryptées et régulièrement sauvegardées, en conformité avec la réglementation de la CNIL. Ces derniers ne sont pas propriétaires de ces fichiers et n’ont en aucun cas le droit de les utiliser ou de les revendre.

Les comptes de l’association, également consultables en ligne, sont systématiquement contrôlés par un Commissaire aux comptes et attestent que POLLINIS n’est engagée dans aucune activité commerciale, comme la revente de fichiers : les dons des particuliers qui soutiennent ses actions représentent son unique source de revenu.

POLLINIS est donc l’une des très rares associations françaises, et même européennes, à ne pas accepter de financement de la part de grandes entreprises, de l’État, d’institutions européennes ou nationales, de partis politiques, de syndicats ou d’organisations professionnelles.

L’ONG travaille sur des sujets particulièrement sensibles politiquement, qui touchent aux intérêts financiers des entreprises de l’agrochimie et de l’agro-industrie. Ses fondateurs ont donc choisi de dépendre entièrement du financement citoyen, afin de garantir une indépendance absolue vis-à-vis de tout pouvoir politique ou économique. Ce choix implique aussi une parfaite honnêteté et transparence de la part de l’association.

Il suffit de consulter l’ensemble du site Internet de l’association, ses bulletins de liaisons, communiqués de presse et nombreuses publications pour avoir une idée précise des nombreuses actions que mène l’équipe de POLLINIS pour la protection des abeilles domestiques et sauvages, et une agriculture respectueuse de tous les pollinisateurs.

En décembre 2018, après plus d’une année d’audit, POLLINIS s’est vue décerner le label Don en Confiance, label qui a été renouvelé en 2021. Cette reconnaissance confirme que l’association respecte strictement les quatre principes cardinaux du label : « respect du donateur, transparence, recherche d’efficacité, probité et désintéressement ».