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Pesticides

Protection intégrée des cultures : POLLINIS FACE AUX LOBBYS AU PARLEMENT EUROPÉEN

POLLINIS a participé à une conférence qui s’est tenue le 1er juillet 2015 sur la Protection intégrée des cultures (PIC). Objectifs : alerter les élus sur l’incompatibilité de cet ensemble de pratiques avec les pesticides systémiques dont font partis les néonicotinoïdes et replacer au cœur du débat les alternatives au tout pesticide.

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Date : 31 juillet 2015

POLLINIS est intervenue à Bruxelles dans une conférence organisée au sein de l’intergroupeLes intergroupes réunissent des députés de différents groupes politiques qui les utilisent comme un forum pour échanger leurs points de vue sur un sujet donné ou pour sensibiliser sur certains sujets. Ce ne sont pas des organes officiels du Parlement européen, ils n’expriment pas son opinion. Les conférences organisées sous l’intergroupe du Changement Climatique, Biodiversité et Développement Durable sont une plateforme réunissant la Commission et le Parlement européen, les experts scientifiques, les ONGs ainsi que l’industrie et la société civile. du Changement climatique, biodiversité et développement durable. La conférence, intitulée « Redéfinir la Protection intégrée des cultures (PIC) », a eu lieu le 1er juillet dernier au parlement, sous l’égide du député européen Pavel Poc, président de l’intergroupe. À cette occasion, se sont réunis la Commission européenne, le Parlement européen, la Communauté scientifique à la pointe de ces enjeux, des ONG ainsi que l’industrie afin que chacun puisse partager son point de vue sur la question de la mise en pratique des principes de la PIC.

Une utilisation préventive des pesticides à l’encontre des principes de la PIC

L’enjeu était de démontrer l’incompatibilité entre l’usage des pesticides néonicotinoïdes et la Protection intégrée des cultures (ou IPM pour Integrated Pest Management en anglais). La PIC a été mise au point il y a près de 40 ans par des ingénieurs agronomes, des chercheurs, des agriculteurs et des techniciens. Elle établit un ensemble de principes et de pratiques agricoles qui permettent d’encourager les mécanismes de protection naturelle des cultures. Elle préconise de n’utiliser les pesticides qu’en cas d’attaque constatée, en quantité minimale et proportionnée à la réalité de l’attaque, et en n’utilisant que des produits ciblés et non persistants. Les néonicotinoïdes, utilisés en Europe principalement sous forme de semences enrobées, obligent les agriculteurs à traiter leurs cultures sans tenir compte de la présence ou non de ravageurs. Cette utilisation préventive et systématique va à l’encontre des principes de la PIC tout en favorisant la spirale toxique des pesticides : le mécanisme naturel et inéluctable qui fait que les ravageurs (insectes, plantes, champignons, limaces…) finissent toujours par développer des résistances aux produits chimiques.

Lire l’intervention de POLLINIS

Une directive non suivie d’effets

Pourtant, une directive de l’Union européenne datant de 2009 (Directive 2009/128/CE) préconise pour tous les États membres l’adoption de ces principes à partir de… 2014. Les choses n’ont pratiquement pas avancé depuis. Face à l’industrie agrochimique, venue en force à la conférence, POLLINIS a pu bénéficier de l’expertise du Docteur Jean-Marc Bonmatin, chargé de recherche au Centre de biophysique moléculaire du CNRS à Orléans et spécialiste de l’action des neurotoxiques chez les insectes. Il a expliqué les problèmes environnementaux graves liés à l’utilisation massive des pesticides systémiques. Le Docteur Lorenzo Furlan, spécialiste de la question de la réduction des pesticides dans les cultures céréalières en Europe, a répondu à cette problématique en attirant l’attention sur les solutions qu’apportent la PIC. Tous deux sont membres de la Task Force on Systemic Pesticides, une équipe internationale de 53 scientifiques indépendants à l’origine de l’étude sur les effets des pesticides systémiques sur les abeilles et l’ensemble de l’écosystème.

POLLINIS, qui demande une réelle mise en œuvre de la PIC en Europe, est engagée dans plusieurs plateformes du Parlement européen dans cette optique, comme l’intergroupe du Changement climatique, biodiversité et développement durable, mais aussi le groupe de travail « Apiculture et santé des abeilles » qui lui est affilié et est dirigé par la député bulgare Mariya Gabriel , ou celui sur les « Systèmes alimentaires durables » mené par le député belge Bart Staes et la députée finlandaise Sirpa Pietikäinen.

Afin de relancer le débat au sein des institutions européennes sur les alternatives agricoles, l’association participera à l’automne à une nouvelle conférence sur les programmes nationaux d’application de la PIC en Europe, sous l’égide de l’Intergroupe Changement climatique, biodiversité et développement durable.

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