Armés de longues trompes, campés sur de petites pattes, ornés d’ailes chatoyantes ou revêtus de poils soyeux, le petit monde insoupçonné des butineurs se déploie en des milliers d’espèces. Solitaires pour la plupart, certains nichent dans une coquille vide ou l’anfractuosité d’une pierre, d’autres sont installés dans une tige creuse… À la recherche de nourriture, ils convoient le pollen de fleur en fleur, assurant le succès de la fécondation croisée.
Les pollinisateurs ont coévolué avec les plantes à fleur depuis l’apparition sur Terre de ces dernières, il y a environ 150 millions d’années. Dans une course effrénée d’adaptation pour la survie, les interactions entre plantes et insectes ont conduit à une diversité prodigieuse d’espèces. Certains couples plantes-insectes se sont tellement spécialisés qu’ils ne pourraient plus survivre l’un sans l’autre, comme le figuier et son unique pollinisateur, la guêpe du figuier (l’agaonide).
Sur les terres cultivées, l’intervention des butineurs est essentielle pour le rendement et la qualité des productions de fruits, de légumes, de semences… Par leur travail discret de pollinisation, ces insectes nous procurent des ressources alimentaires variées, avec un apport essentiel en vitamines et en nutriments. Dans les champs, les vergers et les jardins, les différents insectes pollinisateurs se complètent entre eux. Abeilles domestiques, mais aussi abeilles sauvages, dont il existe 20 000 espèces dans le monde, et qui sont d’excellentes pollinisatrices. Il est urgent de protéger ces butineurs.