Pesticides / Néonicotinoïdes
LES NÉONICOTINOÏDES SUR LA SELLETTE : RESTRICTION DES CONDITIONS D’UTILISATION ?
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) souhaite restreindre les conditions d’utilisation des néonicotinoïdes. Elle recommande également de ne pas semer de culture attractive pour les pollinisateurs à la suite d’une plantation traitée par des néonics. Conclusions de son rapport, rendu mardi 12 janvier au ministre de l’Écologie.
L’Anses souhaite restreindre les conditions d’utilisation des néonicotinoïdes. Les conclusions de son rapport, rendu mardi 12 janvier à Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, indique notamment qu’en « l’absence de mesures de gestion adaptées, l’utilisation des néonicotinoïdes entraîne de sévères effets négatifs sur les espèces pollinisatrices ».« Néonicotinoïdes et pollinisateurs : l’Anses préconise le renforcement des conditions d’utilisation des produits.»anses.fr/frEn conséquence, l’Anses préconise d’étendre le moratoire européen partiel actuel, qui est en cours de révision. Pour rappel, ce moratoire ne concerne que trois néonics (sur les sept existants) et uniquement certains usages. Il ne concerne pas les cultures sous serre par exemple, ni les céréales d’hiver (blé, orge, avoine, seigle…) ou les cultures après floraison.
Dans ses conclusions, l’Agence identifie tout d’abord des usages pour lesquels les risques pour les abeilles domestiques, les bourdons et les abeilles sauvages sont considérés comme faibles, sous réserve du respect de certaines conditions d’utilisation. Elle souligne également la forte incertitude qui subsiste concernant certains usages, en particulier le traitement des semences pour les céréales d’hiver ou en pulvérisation sur vergers et vignes.
Dans l’attente des résultats des travaux en cours au niveau européen, l’Agence préconise le renforcement des conditions d’utilisation pour tous les usages pour lesquels subsiste une incertitude importante ; elle recommande également de ne pas semer de culture attractive pour les pollinisateurs à la suite d’une culture traitée par des néonicotinoïdes.
Ce rapport sort alors que les sénateurs vont examiner le projet de loi “Biodiversité” au Sénat, à partir du 19 janvier prochain et qu’ils devront se prononcer sur l’amendement dit « StopNeonic ». Cet amendement avait été adopté à la surprise générale par l’Assemblée nationale en mars 2015, avant d’être finalement rejeté par la commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable au Sénat en juin dernier.
Grâce au travail des associations environnementales, il vient d’être réinséré dans le cadre du projet de loi. La balle est donc à nouveau dans le camp des sénateurs, auxquels la campagne actuelle de POLLINIS permet d’écrire directement pour demander un vote en faveur de l’interdiction des néonicotinoïdes.