Depuis plusieurs mois, une série d'attaques vise les outils de protection de la biodiversité, désignés comme adversaire de l'agriculture. Fer de lance de ces attaques : la proposition de loi « Duplomb ».
Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes en 2016, les lobbys de l’agrochimie n’ont jamais cessé leurs offensives pour faire perdurer l’utilisation des « tueurs d’abeilles ».
Saisie par plusieurs associations, dont POLLINIS, le Conseil d’État a confirmé l’annulation des dérogations permettant aux betteraviers d'utiliser des semences enrobées de néonicotinoïdes en 2021 et 2022, tournant ainsi définitivement la page de ces insecticides tueurs d'abeilles, 7 ans après leur interdiction.
Alors que les néonicotinoïdes vont être réautorisés un an de plus pour les betteraves sucrières, un syndicat de chercheurs interroge le rôle joué par l’institution dans la validation systématique des dérogations.
POLLINIS refuse de participer à la consultation publique lancée par le gouvernement afin de justifier, pour la deuxième année consécutive, la ré-autorisation scandaleuse des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles.
POLLINIS et PAN Europe boycottent une réunion de l'EFSA pour dénoncer l'évaluation erronée menée par l'agence sanitaire européenne, qui a validé les 17 dérogations données en 2020 et 2021 pour les néonicotinoïdes en Europe.
« Avec cette analyse, l’EFSA valide une politique déplorable : utiliser des blocages techniques ponctuels pour maintenir le système actuel, quelles qu’en soient les conséquences sur l’environnement et notre santé », fustige Nicolas Laarman.
La CJUE a rejeté hier le recours de l’agrochimiste Bayer CropScience contre l’interdiction de trois néonicotinoïdes dans l’Union européenne en 2013. Mais le système d’homologation des pesticides est plus que jamais menacé.
POLLINIS et trois autres ONG s'engagent dans une nouvelle étape de la bataille judiciaire contre la réautorisation temporaire des néonicotinoïdes, en déposant un nouveau recours en annulation devant le Conseil d'Etat.