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Conserver les pollinisateurs

Réseau Apiformes : la formation des enseignants, une étape essentielle

Former les enseignants des lycées agricoles participant à la collecte et à l’identification des abeilles sauvages : c’est l’étape initiale – et essentielle – d’Apiformes. Mais en quoi consiste une session de formation ? José Ratrimoharinosy, chargé de mission à la Bergerie Nationale, nous répond.

Date : 24 octobre 2018
Jose_RATRIMOHARINOSY

Quel est le but du réseau Apiformes ?

José Ratrimoharinosy : Le but, c’est d’abord de repérer les abeilles sauvages, souvent occultées par les abeilles domestiques et le phénomène « apiculture », qui a établi une certaine emprise de par son importance économique. Maintenant, biologiquement et même économiquement ; on commence à prouver que les abeilles sauvages sont au moins aussi importantes que les abeilles domestiques car ce sont sont elles qui assurent l’essentiel du travail de pollinisation. Grâce à Apiformes, on peut les collecter, les identifier, les cartographier sur le territoire et, pourquoi pas, prescrire ce qu’il faudrait remettre dans le paysage pour qu’elles puissent vivre. Cartographier, c’est aussi protéger.

Qui participe aux sessions de formation que vous organisez avec l’INRA ?

J. R. : Ce sont les enseignants et les techniciens de laboratoire des 25 lycées agricoles participant au réseau. Ce sont eux les meilleurs vecteurs car ils vont pouvoir répliquer les expériences de capture et de détermination avec leurs élèves, ce qui leur permettra au passage de les sensibiliser à l’importance de la pollinisation, un principe essentiel et pourtant largement occulté dans le cursus traditionnel de l’enseignement agricole.

Qu’apprennent-ils au cours de cette formation ?

J. R. : La formation permet aux enseignants de se former à la détermination du genre des abeilles sauvages collectées, ce qui est déjà pas mal. La difficulté, ensuite, c’est d’aller jusqu’à l’espèce. Là, les vrais connaisseurs prennent le relais. Pour déterminer cela, on ne peut se référer qu’à une poignée de spécialistes répartis à travers l’Europe, à qui les specimens sont envoyés pour identification.

Quel est le rôle de POLLINIS dans ce réseau ?

J. R. : L’association a été sollicitée par Bernard Vaissière (n.d.r. : chercheur à l’unité « abeilles et environnement » de l’INRA) pour assurer le financement de l’opération qui était menacée par des réductions budgétaires. Cet appui nous permet notamment de doter les lycées du réseau d’un matériel comparable à celui dont nous bénéficions pour nos formations. C’est évidemment essentiel.