Conserver les pollinisateurs
Cartographier la présence des abeilles sauvages en France pour mieux les protéger
Une nouvelle session de formation s'est tenue pour les professeurs de lycées agricoles dans le cadre du réseau Apiformes, un programme scientifique soutenu financièrement par les donateurs de POLLINIS pour cartographier la présence des abeilles sauvages sur le territoire français.
Quelles abeilles sauvages pollinisent quelles fleurs et sur quel territoire ? La mission que s’est donnée le réseau Apiformes, coordonné par l’INRA et la Bergerie nationale, et financé grâce aux dons des sympathisants de POLLINIS, est de répondre à cette question. Ce programme scientifique s’appuie sur un réseau de professeurs de lycées agricoles et d’étudiants – les agriculteurs de demain – chargés de la capture, du montage et de l’identification de spécimens d’abeilles présentes aux alentours de leur établissement.
Grâce au réseau Apiformes, les agriculteurs de demain sont formés à reconnaître les abeilles sauvages et découvrent au passage l’importance de ces pollinisateurs pour les cultures.
Une expérience inédite de science participative
Pas évident de distinguer un Halictus d’un Lasioglosum par la variation morphologique d’une nervure cubitale… Les sessions de formation organisées par Apiformes visent donc à donner aux enseignants les armes nécessaires pour pouvoir organiser, au sein de leur classe, cette expérience inédite de science participative à laquelle sont associés, en bout de chaîne, les chercheurs de l’INRA et les experts taxonomistes qui garantissent la qualité scientifique des données recueillies.
Répertorier les abeilles pour agir
Dans la salle de formation de Châteauneuf-de-Gadagne (Vaucluse), une quinzaine d’enseignants et de techniciens de laboratoire venus de lycées des quatre coins de France ont ainsi appris pendant trois jours à collecter des spécimens et surtout à leur attribuer un nom, à l’aide d’une loupe binoculaire et de fiches permettant d’identifier les espèces selon la forme des pattes, le nombre de dents des mandibules, la pilosité de la face, la structure des ailes… Un travail aussi fascinant pour les participants qu’utile pour la connaissance et la protection des pollinisateurs. « L’habitat, la flore, la nature du sol, la latitude : en rattachant chaque espèce à un territoire, on saura ce qu’il convient de remettre dans le décor pour qu’elle bénéficie des ressources nécessaires pour vivre », soulignent les organisateurs de la formation.
À ce jour, Apiformes a déjà permis l’analyse de plus de 4 500 spécimens et la détermination de près de 195 espèces réparties à travers le territoire. Et ce n’est qu’un début !