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Pollinisateurs / Save local bees

#SaveLocalBees : POLLINIS mobilise pour obtenir la sauvegarde des abeilles locales

Trésors d’adaptation à la flore et aux climats locaux, les variétés géographiques d’abeilles sont menacées dans toute l’Europe. Sous l’impulsion de POLLINIS, les acteurs de leur préservation ont créé la coalition #SaveLocalBees afin d’obtenir d’urgence des mesures de sauvegarde et de protection des zones conservatoires.

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Date : 13 février 2020

En quelques semaines, des îles Canaries à la Finlande, de l’Irlande à la Grèce, POLLINIS a réussi à rassembler plus de 40 associations, chercheurs, conservatoires et experts sur tout le continent autour de la cause des abeilles locales. Tous ont signé un texte réclamant une protection juridique des conservatoires d’abeilles locales. 280 000 citoyens ont également signé une pétition en ce sens qui sera adressée à la Commission européenne et aux États membres dans les mois qui viennent.

save-local-bees_slide-sitewebEn 2017, grâce à une première campagne de mobilisation, d’une ampleur sans précédent, POLLINIS avait obtenu que le Parlement européen évoque pour la première fois l’importance d’une protection juridique des conservatoires assurant la préservation des abeilles localesVoir le Projet d’initiative « Perspectives et défis pour le secteur apicole de l'Union européenne » 2017/2115(INI).. Mais depuis, la Commission européenne, branche exécutive de l’Union, ne s’est pas saisie de la question et n’a rien proposé pour enrayer l’hécatombe de ces abeilles. Une nouvelle mobilisation est donc nécessaire.

Au cœur de cette vaste coalition, POLLINIS est épaulée par la Fondation SICAM-mellifera, organisation internationale pour la protection de l’abeille noire, et la FEdCAN, Fédération européenne des conservatoires de l’abeille noire.

Aujourd’hui, seuls quelques dizaines de conservatoires en Europe tentent de sauvegarder l’extraordinaire patrimoine génétique des abeilles présentes sur le territoire européen depuis un million d’années. Au fil des millénaires, différentes sous-espèces ont vu le jour, s’adaptant aux spécificités locales : climat, altitude, rythme de saisons, plantes et périodes de floraison… En France, l’abeille locale est l’abeille noire, ou Apis mellifera mellifera. Dans leur aire naturelle de répartition, ces abeilles sont les meilleures pollinisatrices et les plus à même de résister aux fléaux qu’affronte aujourd’hui tout le vivant : ravages de l’agriculture industrielle, maladies, changement climatique, dégradation des écosystèmes…

Mais depuis quelques décennies, pour faire face à la mortalité inédite dans les ruchers – causée notamment par les pesticides  – certains apiculteurs ont recours à des importations d’abeilles. Venues d’autres régions, voire d’autres continents, ces abeilles étrangères sont moins adaptées à leurs nouvelles contrées. Elles vont se croiser avec les écotypes natifs, donnant naissance à des butineuses hybrides, plus fragiles et vulnérables que les souches locales. Dans certaines régions, les colonies d’abeilles locales présentent désormais un tiers à deux-tiers d’ADN étranger.

« L’hybridation des abeilles locales accélère l’effondrement général des colonies et de la biodiversité, et signe la disparition d’un patrimoine commun irremplaçable, alerte Hacène Hebbar, coordinateur des projets de POLLINIS. Notre coalition va s’assurer que la Commission européenne et les instances nationales adoptent les mesures qui s’imposent pour protéger le précieux travail des conservatoires. »