Dans les réserves naturelles françaises, la menace silencieuse des pesticides
Si plusieurs études pointent une pollution alarmante des réserves naturelles en Europe, la contamination de ces espaces essentiels à la biodiversité reste peu documentée en France. Depuis un an, POLLINIS parcourt le territoire pour réaliser des prélèvements dans ces zones protégées, à l’image de la réserve naturelle des Coteaux de la Seine qui a accepté de participer au projet.

En 2017, une étude allemande révélait un effondrement de 76 % de la masse des insectes volants dans plus de 60 aires protégées du pays, en l’espace de moins de 30 ansHallmann CA, Sorg M, Jongejans E, Siepel H, Hofland N, Schwan H, et al. (2017) More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PLoS ONE 12(10): e0185809.. Un constat alarmant, qui démontre que les réserves naturelles – ces espaces où la faune, la flore et les paysages sont particulièrement préservés – ne sont pas épargnées par les contaminations aux pesticides.
En France, cette réalité reste pour le moment très peu documentée. Depuis un an, POLLINIS sillonne donc le territoire pour réaliser des prélèvements de sol et de plantes et mesurer leur contamination. Après s’être concentrées sur le sud du pays en 2024, les recherches se poursuivent en 2025, cette fois-ci en Ile-de-France, avec l’échantillonnage de trois réserves naturelles nationales.
Au mois de mai, Petra Roussel – docteure en physiologie et biologie des organismes et chargée de recherche scientifique à POLLINIS – s’est rendue dans la réserve naturelle nationale des Coteaux de la Seine, pour y prélever des échantillons. À l’ouest de Paris, à deux pas de la Normandie, la réserve longe une boucle de la Seine et s’étend sur 268 hectares.