Pesticides / Néonicotinoïdes
LES LOBBYS DE L’AGROCHIMIE TENTENT DE FAIRE RÉHABILITER LEURS PESTICIDES TUEURS D’ABEILLES
Les lobbys de l’agrochimie viennent de tenter un coup de poker magistral au Parlement européen. Il s’en est fallu de peu que les députés n'adoptent, sans même en avoir conscience, un texte qui aurait réhabilité, sans conditions, les pesticides tueurs d’abeilles dans toute l’Europe.
Le texte incriminéRésolution du Parlement européen du 11 mars 2014 sur l’avenir du secteur horticole en Europe : stratégies pour la croissance (2013/2100(INI)) remet en question le rapport de l’autorité sanitaire européenne (EFSA), préconisant le retrait pur et simple des néonicotinoïdes de tout l’espace européen, en tirant un trait sur plus d’une centaine d’études dénonçant la toxicité exceptionnelle de ces insecticides et leurs effets catastrophiques sur les abeilles, l’environnement et l’avenir même des cultures qui nous nourrissent aujourd’hui.
Cette tentative scandaleuse des lobbys, et des députés européens qui leur sont favorables, méprise les efforts acharnés menés par les apiculteurs et des millions de citoyens à travers l’Europe pendant plus de dix ans pour sauver les pollinisateurs et les cultures qui en dépendent. Elle trahit surtout l’influence grandissante des lobbys de l’agrochimie sur les institutions européennes, et le détournement du processus démocratique au profit d’une petite poignée d’intérêts particuliers.
Comment les lobbys essayent de manipuler les institutions européennes
L’euro-députée Anthea McIntyre, membre suppléante de la Commission agriculture et connue pour relayer les intérêts des industriels britanniques au sein du Parlement européen, a commencé par déposer un texte intitulé « L’Avenir du secteur horticole en Europe – stratégies pour la croissance ». À l’intérieur de ce texte, noyées au milieu d’une cinquantaine de recommandations pour soutenir les entreprises européennes de la filière horticole, se trouve une série de propositions directement dictées par les firmes agrochimiques – les seules ayant été consultées pour la rédaction de ce texte. L’une des propositions demandait, sans aucune argumentation, la réhabilitation pure et simple des insecticides néonicotinoïdes partiellement interdits en Europe, sur certaines cultures et à certaines périodes de l’année.
Alertés, une poignée de députés se sont dressés pour exiger le retrait immédiat du texte, obtenu à une très courte majorité. C’est pour barrer la route une bonne fois pour toutes à l’influence des firmes que POLLINIS est en train de créer un véritable « lobby de citoyens », qui vont faire valoir leurs droits et leurs intérêts auprès des institutions européennes, et peser dans la balance face aux lobbys de l’agrochimie !