Biotechnologies génétiques

L’UICN approuve la modification génétique des espèces sauvages dans l’environnement

Le 15 octobre 2025, à Abou Dabi, les membres du Congrès de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) ont rejeté le moratoire soutenu par 90 organisations, dont POLLINIS et ont adopté la politique sur la biologie de synthèse, comme outil de conservation de la nature. Le rejet de la motion s'est joué à une voix près.

Date : 16 octobre 2025

Le 15 octobre 2025, dans une décision très attendue mais profondément préoccupante, les membres de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) ont implicitement approuvé l’utilisation de la biologie de synthèse dans la conservation de la nature, et ce, malgré l’insuffisance des preuves scientifiques et l’absence de réglementations efficaces pour gérer ses risques.

Suite au vote du Congrès mondial de la nature de l’UICN, les membres ont rejeté le moratoire sur le génie génétique des espèces sauvages (motion 133) – soutenu par 90 organisations à travers le monde, dont POLLINIS – et ont adopté la politique de l’UICN sur la biologie synthétique (motion 087). La motion 133 appelait à un « report préventif de la dissémination d’organismes sauvages génétiquement modifiés dans les écosystèmes naturels ». La motion a été rejetée à une seule voix près.

Plus d’une centaine de scientifiques, dont des contributeurs à la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), avaient également appelé à la prudence. Dans une lettre ouverte publiée avant le vote, ils ont averti que la libération d’organismes génétiquement modifiés dans les écosystèmes pourrait entraîner des impacts écologiques irréversibles.

« La question reste de savoir si le forçage génétique des espèces sauvages est vraiment conforme à la mission de l’UICN qui consiste à protéger l’intégrité et la diversité de la nature. Évaluer chaque demande séparément ne permet pas de répondre aux questions éthiques et écologiques plus profondes qui sont en jeu », a souligné le Dr Joann Sy, conseillère scientifique chez POLLINIS.

POLLINIS et les autres organisations mettent en garde contre les conséquences irréversibles des gènes issus du forçage génétique et d’autres technologies non testées.