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Pesticides / Néonicotinoïdes

Les députés interdisent les néonicotinoïdes responsables de la surmortalité des abeilles

Projet de loi Biodiversité : Le 19 mars 2015, l'Assemblée nationale a voté l'interdiction, à compter du 1er janvier 2016, des pesticides néonicotinoïdes, réputés toxiques pour les abeilles, la santé humaine et lʼenvironnement, en adoptant un amendement au projet de loi Biodiversité des députés socialistes Gérard Bapt et Delphine Batho.

Date : 23 mars 2015

Dans leur exposé, les deux députés ont affirmé que cette famille de pesticides a des « effets toxiques scientifiquement prouvés à la fois sur les insectes pollinisateurs mais aussi sur les sols, lʼeau et sur la santé humaine ». Gérard Bapt, médecin de profession et expert reconnu en santé publique, a souligné quʼ« il nʼy a pas un seul repas où nous nʼen consommons pas ». Appelant à « entendre le cri dʼalarme des apiculteurs », lʼancienne ministre de lʼEcologie, Delphine Batho souhaite que la France crée « un moratoire » sur les néonicotinoïdes similaire à celui visant le maïs OGM. De son côté, le gouvernement sʼest dit opposé à une interdiction totale. L’amendement a été adopté contre lʼavis de Ségolène Royal, ministre de lʼEnvironnement.

En effet, lʼinterdiction européenne temporaire en date du 1er décembre 2013 ne vise que trois substances (clothianidine, imidaclopride et thiamétoxam) sur les sept existantes, et seulement sur certaines périodes de lʼannée. Or les néonicotinoïdes représentent aujourdʼhui encore le type dʼinsecticide le plus utilisé en Europe : 80% du maïs est traité, 60% du colza et du tournesol, mais aussi betteraves, pommes de terre, etc… En France, comme ailleurs, ces molécules particulièrement toxiques continuent dʼêtre utilisées de façon systématique (quʼil y ait ou non présence de ravageurs) puisque les néonicotinoïdes sont vendus généralement sous forme de semences enrobées.

Lʼadoption de cette mesure dans le projet de loi Biodiversité constitue une première victoire politique dans la lutte engagée par POLLINIS contre les pesticides néonicotinoïdes responsables de la surmortalité des abeilles et sʼinscrit dans le projet dʼune agriculture écologique. Notre mouvement citoyen européen appelle désormais à la sagesse des sénateurs qui devront se prononcer sur ce texte dʼici septembre 2015. Pour mémoire, le Sénat avait rejeté en février dernier la proposition de résolution du sénateur écologiste Joël Labbé pour un moratoire sur les néonicotinoïdes en France. Les élus socialistes sʼétaient alors désolidarisés de la résolution EELV à la demande du gouvernement.

Lʼadoption de lʼamendement de Gérard Bapt et Delphine Batho propulse désormais la France à la pointe de la législation contre les pesticides tueurs dʼabeilles en Europe, et ouvre enfin des perspectives pour les nombreuses alternatives agricoles rentables et durables. Un recul de la part du gouvernement et des sénateurs en septembre prochain serait un signal négatif et lourd de conséquences envoyé à lʼEurope alors que la France accueillera en décembre la conférence mondiale sur le climat COP21.

POLLINIS sera particulièrement attentive au maintien de cette interdiction lors de lʼexamen du projet de loi au Sénat dans les prochaines semaines.