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Pesticides / Justice pour le vivant

326 organisations européennes contre l’export de pesticides interdits

326 ONG et syndicats, dont POLLINIS, ont publié une déclaration commune pour demander à la Commission européenne de mettre fin à l'export de pesticides interdits en Union européenne vers d'autres continents. Des milliers de tonnes de substances interdites continuent d'être produites puis commercialisées dans des pays aux législations moins protectrices.

Date : 1 décembre 2022

En dépit des promesses faites en 2020 dans le cadre de sa stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques, la Commission européenne n’a toujours pas entamé la réforme réglementaire indispensable pour mettre fin à l’exportation de pesticides interdits en Europe vers d’autres pays.

Face à son inaction, 326 ONG et syndicats ont signé une déclaration commune dans laquelle ils demandent à Bruxelles de mettre fin à cette pratique en révisant le règlement 649/2012 sur les exportations et importations de produits chimiques dangereux. Les signataires réclament également un encadrement stricte de l’importation des produits agricoles traités avec ces substances interdites.

En 2018, plus de 81 000 tonnes de pesticides contenant 41 substances chimiques interdites à l’usage dans l’UE en raison de leur dangerosité pour la santé humaine ou l’environnement avaient été exportées par des entreprises européennes vers des pays tiers, où les réglementations en matière de pesticide sont moins protectrices que celles en vigueur en Europe.

Utilisés au Maroc, en Afrique du Sud, en Inde, au Mexique, en Malaisie, au Brésil, mais aussi au Japon et en Australie, ces substances toxiques reviennent ensuite dans les assiettes des Européens, sous la forme de produits agro-industriels importés.

En 2022, un rapport de Public Eye et Unearthed a dévoilé que la France avait exporté plus de 7 400 tonnes de pesticides interdits vers des pays tiers, en dépit de l’entrée en vigueur d’une loi interdisant cette pratique en janvier 2022. Les failles du texte ont ainsi permis à l’industrie de l’agro-chimie d’exporter trois néonicotinoïdes et du fipronil – tous interdits dans l’UE en raison de leur impact délétère sur les pollinisateurs et l’ensemble de la biodiversité. Ce constat rend d’autant plus nécessaire la mise en œuvre d’une interdiction à l’échelle de l’Union européenne.