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Pesticides

Bruxelles répond à l’initiative citoyenne européenne sur la sortie des pesticides

Ce 5 avril, la Commission européenne a répondu aux plus d’un million de signataires de l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) « Save Bees and Farmers ». Lancée en 2019, cette pétition validée par la Commission en 2022 demande une baisse de 80% de l’usage de pesticides d’ici 2030. Si l'exécutif affirme soutenir l’ICE, il réaffirme les objectifs actuels et insuffisants de l’Union : 50 % de réduction au même horizon.

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Date : 7 avril 2023

La moitié des terres agricoles de l’UE « sont déjà menacées d’un déficit de pollinisation. La menace qui pèse sur l’existence des pollinisateurs constitue une menace pour la sécurité alimentaire et la vie sur la planète ». C’est ainsi que s’amorce la réponse de la Commission européenne, ce 5 avril, à l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) « Save Bees and Farmers » – la septième du genre à avoir été officiellement validée par la Commission en octobre 2022. 

Lancée en 2019 par plus de 140 organisations environnementales – dont POLLINIS, Pesticide Action Network Europe et Slow Food –, les plus d’un million de citoyens signataires en Europe y demandent la réduction de 80% de l’usage des pesticides de synthèse dans l’Union d’ici 2030, avec un abandon total cinq ans plus tard, pour permettre la régénération de la biodiversité sur et dans les terres agricoles. 

Dans sa réponse, la Commission se contente toutefois de rappeler l’objectif de 50 % de diminution de l’usage des pesticides chimiques et des risques associés à la fin de la décennie. Elle évoque à cet égard les actions entreprises dans le cadre du pacte vert pour l’Europe qui affectent les pollinisateurs, à savoir la stratégie de la ferme à la table et celle pour la biodiversité, la loi sur la restauration de la nature, le règlement sur l’utilisation durable des pesticides (actuellement en discussion au Parlement européen), l’initiative européenne révisée sur les pollinisateurs et la nouvelle politique agricole commune

Si l’exécutif enjoint ainsi le Parlement et le Conseil européens à « convenir rapidement d’accords ambitieux sur les propositions législatives déjà proposées », il ne revoit pas à la hausse les objectifs fixés pour accélérer la transition du modèle agricole et protéger les populations de pollinisateurs en déclin sur l’ensemble du continent.  

L’ICE « Save Bees and Farmers » reste donc loin de sa conclusion. Martin Dermine, directeur exécutif de Pesticide Action Network Europe et porte-parole de l’ICE, le résume : « une Initiative Citoyenne Européenne est plus qu’une signature avec des données personnelles, c’est une implication active dans le processus. Nous allons suivre l’évolution de la situation politique, révéler les fausses déclarations et encourager les citoyens à contacter leurs représentants politiques européens et nationaux pour montrer leur implication dans chaque action »

Alors que les effets délétères des pesticides sur les pollinisateurs, la biodiversité et la santé humaine se font de plus en plus clairs, les organisations à l’origine de l’ICE exhortent le Parlement européen et les États membres à plus d’ambition pour apporter une réponse, politique, notamment lors des discussions à venir sur le règlement SUR, à la hauteur des enjeux.