Frelon asiatique
La ville de Martigues fait appel à POLLINIS pour lutter contre le frelon asiatique
Vendredi 19 novembre, POLLINIS et la ville de Martigues signeront un partenariat pour utiliser le prototype HeatNest Vapeur, un appareil mis au point par l'association, grâce aux dons de ses sympathisants, pour détruire les nids de frelons asiatiques sans recours à des produits chimiques.
HeatNest Vapeur, le prototype de POLLINIS qui permet de détruire sans insecticides les nids de frelons asiatiques, va désormais être utilisé par la ville de Martigues (Bouches-du-Rhône) dans sa lutte contre cette espèce classée nuisible par la Commission européenne.
Florian Salazar-Martin, adjoint au maire de la ville, et Jean-François Mauffrey, conseiller municipal, officialiseront vendredi 19 novembre le partenariat signé entre la mairie et l’association. Une conférence de presse se tiendra sur le site de la ferme pédagogique du parc de Figuerolles à 14 heures. Hacène Hebbar, coordinateur des projets de l’association et concepteur de HeatNest, remettra à cette occasion un prototype aux services techniques de la commune qui déploieront le dispositif en 2022. « Dans le cadre de sa politique globale de développement durable et afin de protéger les abeilles comme elle le fait depuis 2006 avec l’implantation de ruches, la ville a souhaité signer une convention avec l’ONG POLLINIS pour lutter contre la prolifération des frelons asiatiques grâce à un dispositif respectueux de l’environnement », explique la mairie.
Fruit de plus de six ans de recherche et de développement, rendus possibles grâce au soutien financier des donateurs de POLLINIS, HeatNest permet de détruire les nids en y injectant de la vapeur d’eau à une température mortelle pour les frelons. Ce procédé sans chimie pourrait remplacer les techniques actuelles qui sont soit inefficaces ou dangereuses pour les autres pollinisateurs (pièges artisanaux) soit néfastes pour l’ensemble de la biodiversité.
L’insecticide neurotoxique classiquement utilisé dans la destruction des nids, la perméthrine, se répand ensuite dans l’environnement, alors que ce produit présente de graves dangers pour les sols, la faune locale et la santé humaine. « La perméthrine est un insecticide dont les dommages collatéraux sont considérables, prévient Hacène Hebbar. Les nids traités sont généralement laissés sur place, et les oiseaux ou d’autres animaux viennent se nourrir des larves et des frelons morts couverts de ce produit toxique. Ce sont de véritables bombes chimiques abandonnées dans la nature ».
Équipé d’un tube perforé avec une tête pouvant percer les nids, HeatNest est relié à un réservoir d’eau chauffée jusqu’à vaporisation qui envoie la vapeur dans le tube. Alimenté par une source électrique, l’appareil doit généralement être branché sur secteur ou sur un générateur d’une puissance de 2KW au maximum. Il est fixé sur une perche télescopique classique permettant d’atteindre les nids accrochés en hauteur dans les arbres. Si la diffusion de chaleur a été bien réalisée, l’activité du nid baisse drastiquement dans les jours suivants l’intervention et au bout de quinze jours, le nid est complètement inactif.
Les tests réalisés par les services techniques de la mairie de Martigues seront couplés à l’utilisation de l’application GeoNest, mise au point par POLLINIS. Cette application web permet aux particuliers de géolocaliser et de signaler des nids de frelons aux collectivités et aux professionnels locaux qui seront en mesure d’intervenir pour les traiter. Pour Hacène Hebbar, « GeoNest permet en plus de suivre l’évolution du nid dans le temps et de renseigner dans quelles conditions le nid a été détruit. Les données seront ensuite croisées afin de déterminer quelles sont les conditions optimales d’utilisation de l’appareil à vapeur HeatNest ».
Le prototype a déjà prouvé son efficacité lors d’une première campagne de tests à l’hiver 2020-2021 par quelques désinsectiseurs et membres de Groupes de défense sanitaires apicoles (GDSA) en France.
Afin de consolider ces résultats en menant des tests à plus grande échelle, POLLINIS a conclu à l’automne 2021 une série de partenariats avec différentes structures et communes françaises, soucieuses de lutter contre la menace du frelon asiatique tout en préservant l’environnement, la biodiversité et la santé de leurs riverains.
Importé accidentellement en France en 2004, le frelon asiatique a progressivement gagné la majorité du territoire. Adapté à l’environnement et au climat, sans prédateur, le frelon asiatique fait partie des facteurs de déclin des colonies d’abeilles, qui constituent la base de son alimentation.