Avec l’omnibus « sécurité de l'alimentation », l’Union européenne sacrifie le principe de précaution

Le contexte

L’Union européenne se vante de disposer d’une des législations les plus sûres au monde en matière de mise sur le marché des pesticides. Ce mécanisme, régi par le règlement 1107/2009, impose actuellement un protocole en deux étapes : les substances actives sont d’abord évaluées et autorisées au niveau européen, puis les pesticides contenant ces substances sont ensuite approuvées par les autorités sanitaires nationales.

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Le problème

En théorie, le réexamen régulier des autorisations de mise sur le marché des substances actives permet de retirer des pesticides de la vente s’ils s’avèrent trop nocifs. Mais, en pratique, ce système souffre d’un engorgement qui permet à de nombreux produits de rester autorisés de longues années, par dérogation, même après la péremption de leur autorisation. Un phénomène dénoncé par POLLINIS, qui a récemment fait condamner la Commission européenne devant le Tribunal de l’UE pour les prolongations abusives d’autorisation d’une substance toxique pour les abeilles.

Pour pallier cette situation, Bruxelles propose de supprimer le problème, en permettant la délivrance d’autorisations de mise sur le marché illimitées pour les les substances actives qui composent les pesticides. Ce projet politique dévastateur est porté par la Commission européenne, dans le cadre de l’omnibus « sécurité de l’alimentation », un texte visant notamment à « simplifier » la réglementation entourant les pesticides. Depuis début 2025, sous couvert de simplification, l’Union européenne utilise ces lois dites « omnibus » pour détricoter des avancées, notamment écologiques, parfois en vigueur depuis des décennies.

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Les solutions

Les citoyens sont de plus en plus nombreux à se mobiliser pour un monde sans pesticides. En 2020, ils ont été plus d’un million à soutenir une initiative citoyenne européenne (ICE) demandant la sortie complète d’un modèle agricole dépendant de la chimie, d’ici à 2035. Encore récemment, à l’été 2025, plus de deux millions de Français se sont mobilisés en un temps record contre la proposition de loi Duplomb et le potentiel retour de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, qui menace les abeilles et l’ensemble de la biodiversité.

Cette même pression populaire doit pousser la Commission européenne à renoncer à son projet d’omnibus. Dans ce contexte, POLLINIS appelle à la signature d’une nouvelle pétition, contre l’autorisation illimitée des pesticides, et s’active en coulisse pour convaincre les institutions européennes de renoncer à ce projet.

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À la une

Toutes nos Actus sur ce thème
15 décembre 2025

POLLINIS, soutenue par une vingtaine d’associations, envoie un courrier à plusieurs commissaires européens, la veille de la publication officielle du projet d’omnibus sur la sécurité des aliments. La mobilisation citoyenne contre ce texte catastrophique prend de l’ampleur : en seulement trois jours la pétition de POLLINIS contre ce texte a réuni plus de 70 000 signatures.

1 décembre 2025

Dans une tribune publiée dans Le Monde, 110 associations dont POLLINIS exigent le retrait immédiat de l’omnibus sécurité de l’alimentation, proposé par la Commission européenne pour déréguler la mise sur le marché des pesticides.