Pesticides
Avec Scientifiques en Rébellion, POLLINIS alerte sur le « Printemps silencieux »
Un cortège funèbre rassemblant une centaine de scientifiques et de militants a défilé devant le Museum National d’Histoire Naturelle pour dénoncer l'effondrement de la biodiversité, en marge du Salon de l'agriculture. Organisé par Scientifiques en rébellion avec POLLINIS et d'autres ONG, ce « Printemps silencieux » rendait hommage au livre éponyme de Rachel Carson, qui dénonçait dès 1962 les ravages des pesticides sur la biodiversité.
-
Une centaine de scientifiques se sont réunis le 4 mars devant le Museum National d’Histoire Naturelle pour dénoncer le rôle des pesticides dans l’effondrement de la biodiversité, à l’appel du mouvement de révolte Scientifiques en rébellion. Ce cortège intitulé « Printemps silencieux – le OFF du salon de l’agriculture », a rendu hommage au livre éponyme de Rachel Carson, biologiste et première lanceuse d’alerte sur les effets catastrophique des pesticides sur les insectes, les oiseaux et la santé humaine, il y a plus de 60 ans.
1/8
Photos : ©Ph. Besnard/POLLINIS
-
Aux côtés des écologues, ornithologues ou toxicologues venus de toute la France, l’équipe de POLLINIS a participé au défilé silencieux dans les allées du Jardin des Plantes à Paris, avec les associations Générations Futures, Avenir Santé Environnement et Alerte des Médecins sur les Pesticides. Le cortège a rejoint le Museum National d’Histoire Naturelle mené par les Red rebels, artistes symbolisant par la couleur de leurs habits et leur performance insonore la disparition tragique d’une partie de la biodiversité.
2/8
-
Marchant dans un silence ponctué du slogan « Non à l’écocide, stop aux pesticides », les équipes de POLLINIS ont porté les messages d’alerte montrant les chiffres dramatiques de l’effondrement en cours de la biodiversité : un déclin de 76 % à 82 % des insectes volants et une diminution de 30 % des oiseaux communs des milieux agricoles au cours des trente dernières années.
3/8
-
Face à un public composé de promeneurs et de journalistes, le cortège a formé un « die in » pendant quelques minutes, symbolisant l’effondrement du Vivant devant les porte du Muséum, lieu emblématique de la recherche scientifique en matière de biodiversité. Plusieurs discours ont ensuite rappelé le consensus scientifique sur la responsabilité centrale des pesticides dans cet effondrement, et l’urgence d’une réponse politique.
4/8
-
« Le printemps silencieux prédit par Rachel Carson en 1962 est aujourd’hui constaté par les chercheurs. Les causes de ces déclins sont établis par de nombreuses études scientifiques. […] Le tableau est noir. Les chiffres publiés chaque année par les chercheurs ici au Museum et partout dans le monde auraient de quoi me rendre pessimiste, parce que la situation continue de se dégrader en dépit des alertes, en dépit des promesses. Et pourtant, il y a de quoi espérer, car la bonne nouvelle, c’est que les solutions existent. », a détaillé Benoît Fontaine, ornithologue et co-auteur d’une étude clé sur le suivi participatif des oiseaux communs en France, révélant une chute de 30 % des populations agricoles en 30 ans.
5/8
-
« Les sciences sociales décrivent comment les lobbys de l’agrochimie usent de moyens colossaux pour dénigrer la science, produire du doute, instrumentaliser les institutions et influencer les autorités sanitaires françaises et européennes pour que rien ne change. […] Pourtant, les expertises et scénarios scientifiques montrent que l’agroécologie, une agriculture valorisant la biodiversité végétale et animale, est une solution. », a rappelé Florence Volaire, écologue, expliquant la teneur des solutions et les raisons pour lesquelles elles ne sont pas mises en place.
6/8
-
« Les dernières données dont nous disposons font état d’une situation accablante. Au niveau mondial, un tiers des espèces d’insectes sont en voie d’extinction.
[…] Les insectes sont indispensables pour notre sécurité alimentaire. L’appel de la communauté scientifique est clair et unanime. Il est urgent d’agir. Des plans pollinisateurs font désormais partie de l’agenda politique partout en Europe. Mais ils ignorent l’essentiel : les pesticides. » a déploré Barbara Berardi, directrice de la recherche de POLLINIS.7/8
-
« Nous tous, ici réunis, demandons des politiques publiques urgentes pour la transition radicale de nos modèles agricoles vers l’agroécologie, avec une réduction de 60 % des pesticides d’ici 2030 et 90 % d’ici 2050. C’est possible et nécessaire. Nous n’avons plus le choix, il en va de la vie sur terre. » a conclu Florence Volaire.
8/8
Sur le même sujet
Dépêches / Recours et actions en justice
POLLINIS attaque en justice la prolongation du boscalid
POLLINIS a déposé un recours devant le Tribunal de l'Union européenne pour annuler la cinquième prolongation d’approbation du boscalid. Ce cas témoigne d'une faille généralisée du système de prolongation des pesticides dans l'UE.Dépêches
Salon de l'agriculture : les pires déclarations
Alors que le Salon de l'agriculture vient de s'achever sur l'annonce d'un nouveau plan national de réduction des pesticides sans objectif concret, POLLINIS revient sur les pires déclarations politiques de cette édition 2023.ENGAGEZ-VOUS !
INSCRIVEZ-VOUS POUR RECEVOIR LES ALERTES DE POLLINIS, ET POUVOIR PARTICIPER AUX CAMPAGNES DE L’ASSOCIATION
POLLINIS a pour éthique de ne jamais échanger ou commercialiser vos données personnelles. Votre e-mail sera utilisé uniquement pour vous tenir informé des actions de l’association. Si vous souhaitez vous désinscrire, il vous suffira d'envoyer un e-mail à unsubscribe@pollinis.org en mentionnant "Désinscription" comme objet de votre message. Le droit d'accès et de rectification est assuré par nos soins : vous pouvez à tout moment l’exercer en écrivant à info@pollinis.org