Un rapport de POLLINIS montre la présence de pesticides dans les réserves naturelles protégées

Depuis un an, les équipes de POLLINIS documentent la contamination aux pesticides des réserves naturelles protégées. En 2024, plus d'une centaine d'échantillons de sol et de fleurs ont été prélevés à l’intérieur et à proximité de 14 réserves à travers la France. Dans un rapport, POLLINIS révèle la présence de 19 pesticides dans ces prélèvements, pourtant réalisés dans des lieux censés être particulièrement préservés.

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Date : 4 juin 2025

En 2024, les équipes de POLLINIS se sont penchées sur un sujet encore peu étudié en France : la contamination aux pesticides des réserves naturelles protégées. Ces espaces pourtant particulièrement préservés pourraient en effet être victimes d’une pollution silencieuse, menaçant la faune et la flore exceptionnelle qu’ils abritent.

De juin à octobre dernier, 124 échantillons (69 de sol et 55 de fleurs) ont été collectés à l’intérieur et à proximité de 14 réserves partenaires du projet, de la vallée du Lot aux Pyrénées catalanes. Envoyés dans un laboratoire accrédité COFRAC, ces prélèvements ont été analysés pour y détecter la présence éventuelle de 650 pesticides et métabolites. Dans un rapport, POLLINIS dévoile les résultats de ces analyses.

La présence de pesticides détectée dans quatre réserves 

En résumé, l’étude de POLLINIS révèle la présence de pesticides dans 4 réserves naturelles sur les 14 analysées. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle ces espaces seraient préservés des contaminations, les écosystèmes fragiles des réserves subissent donc parfois des pollutions.

Parmi les échantillons contaminés aux pesticides, on retrouve les prélèvements de sol de deux réserves : la réserve naturelle nationale du Mas Larrieu et la réserve naturelle de la Forêt de la Massane. Dans deux échantillons de ces sites, la présence de métabolites du DDT a été détectée, un pesticide interdit en France il y a plus de 50 ans mais dont la pollution persiste longuement dans les sols.

Du côté des échantillons de fleurs, deux ont également été testés positifs. Ils proviennent de deux autres réserves : la réserve naturelle régionale des Gorges du Gardon et la réserve naturelle régionale de Confluence Garonne-Ariège. Dans ces deux échantillons, pas moins de 8 pesticides différents ont été détectés : du Phtalimide (un métabolite du Folpet), de la Zoxamide, de l’Ametoctradine, du Mandipropamide, du Tebuconazole, du Fluxapyroxad, du Mefentrifluconazole et de la Pyraclostrobine.

L’étude se poursuit en 2025

Ce premier rapport dévoilé par POLLINIS concerne seulement les échantillons réalisés dans 14 réserves en 2024. Mais l’étude sur la contamination aux pesticides des réserves naturelles se poursuit en 2025, avec des prélèvements en cours dans trois réserves d’Ile-de-France. Contrairement à la majorité des réserves étudiées en 2024, les sites de région parisienne se distinguent par leur proximité avec des exploitations agricoles, les pesticides détectés dans les échantillons pourraient donc être plus nombreux. 

Une fois l’ensemble des échantillons analysés, POLLINIS sera également en mesure d’identifier le risque d’exposition aux substances trouvées dans les prélèvements pour les pollinisateurs, grâce à un partenariat avec le département d’agriculture, des forêts et des sciences alimentaires de l’Université de Turin.

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