Biotechnologies génétiques / Nouveaux OGM
Le Parlement européen fait sauter les verrous des OGM malgré la mobilisation
Le mardi 6 février, à la veille du vote par le Parlement européen du projet de dérégulation des nouveaux OGM, plusieurs organisations dont la Confédération Paysanne, Greenpeace et POLLINIS se sont rassemblées devant l’hémicycle de Strasbourg pour alerter les eurodéputés sur les dangers de cette réglementation. Le lendemain, le Parlement s’est pourtant prononcé en faveur de la mise sur le marché des nouveaux OGM sans évaluation des risques.
Les nouveaux organismes génétiquement modifiés (OGM) « pourraient avoir un impact sur les pollinisateurs. Comment tenir sans les pollinisateurs, comment atteindre la souveraineté alimentaire ? », s’insurgeait ce mardi 6 février l’eurodéputé Benoît Biteau (Europe Écologie Les Verts) face à la presse et la société civile rassemblées devant le Parlement européen à Strasbourg.
A la veille du vote du projet de dérégulation des plantes issues des nouvelles techniques génomiques (NTG), plusieurs organisations agricoles et environnementales – dont la Confédération paysanne, Greenpeace et POLLINIS – se sont en effet rendues à l’hémicycle pour alerter les eurodéputés sur les dangers de cette proposition qui exonérerait l’écrasante majorité des nouveaux OGM de toute évaluation des risques avant leur mise sur le marché.
Malgré la présence des organisations agricoles et environnementales, le Parlement s’est prononcé le 7 février – par 307 voix pour et 263 contre – en faveur de la mise sur le marché des nouveaux OGM sans évaluation des risques. S’il convient de souligner l’ajout d’exigences de traçabilité et d’étiquetage, les modifications apportées à l’annexe 1 du règlement rendent encore plus problématiques les critères d’équivalence entre les plantes conventionnelles et cette nouvelle génération de plantes génétiquement modifiées.
Critères d’équivalence
Le projet original de la Commission européenne distingue deux catégories de plantes issues des NTG. La première catégorie, les NTG1, regroupe l’ensemble des plantes dont le génome a été édité et qui « pourraient également être obtenu[e]s naturellement ou par obtention conventionnelle ». Les végétaux ne respectant pas cette condition formeraient pour leur part une seconde catégorie, les plantes NTG2.
Autrement dit, la notion d’équivalence entre les plantes issues des NTG et les végétaux conventionnels est une partie centrale du projet de la Commission. En décembre dernier, l’Agence sanitaire française a pourtant vivement critiqué le manque de fondement scientifique des critères d’équivalence retenus par l’exécutif.
Lire l’article : « Nouveaux OGM, dérégulation en manque de science »
Les regards se tournent à présent vers le Conseil de l’Union européenne, où les négociations semblent bloquées par deux pays, la Pologne et… la France, qui semble favorable au texte malgré l’avis pour le moins critique de son agence sanitaire sur le manque de fondement scientifique du projet de la Commission. Le gouvernement français – notamment le ministre de l’Agriculture – verrouille actuellement la publication d’un second rapport de l’Anses au sujet des nouveaux OGM.