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Protéger les abeilles

Les essaims volages à travers l’histoire, de ressource à nuisance

En essaimant aux beaux jours, l’abeille se propage par un phénomène biologique naturel. Mais les essaims volages sont désormais une présence incongrue et parfois inquiétante dans une société urbanisée. Au fil des siècles, les essaims ont pourtant été longtemps l’objet de toutes les convoitises, et leur appropriation a fait l’objet de législations pointilleuses.

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Date : 19 septembre 2021
Abeilles en liberté pollinis

« Quand des clients m’appellent pour me dire : « j’ai un essaim d’abeilles, venez le détruire ! », j’essaie d’abord d’entamer le dialogue avec eux », raconte Guillaume Castagné, désinsectiseur Allo Frelons dans le Tarn et Garonne. « Je demande si l’essaim est situé dans un endroit vraiment gênant. Quand les abeilles se sont installées dans un arbre creux au fond d’un jardin, elles peuvent tout à fait être gardées, il n’y a aucun inconvénient, au contraire ! ». Si l’essaim pose vraiment problème et représente un danger, le désinsectiseur va tenter de récupérer la grappe. Mais parfois, celle-ci est inaccessible, logée dans une cheminée ou sous une toiture, il doit alors détruire le nid, « vraiment à contre cœur ».

Pour compenser ces destructions douloureuses, Guillaume Castagné a installé quelques essaims cueillis lors de ses interventions, dans des ruches qu’il a placées chez lui au fond de son terrain en sous-bois. Il ne les dérange pas, prélève juste « un petit cadre de miel pour la famille », et surtout favorise l’essaimage au printemps pour « repeupler la nature ». « Quand je vois les essaims partir, c’est une satisfaction. Cela ne remplace pas les abeilles que j’ai dû malheureusement détruire, soupire-t-il, mais je suis content d’avoir fait ce geste-là. ».

Sur dix départements, en plus des nids de frelons asiatiques, Guillaume Castagné doit opérer 100 à 150 destructions d’essaims d’abeilles chaque année. Il parvient toutefois à en récupérer une trentaine, qu’il place dans son jardin ou offre à des apiculteurs. « Les apiculteurs amateurs sont intéressés, parce que ces essaims sont gratuits. Les professionnels en revanche n’en veulent pas, car les essaims sont peut-être infectés de varroa, et ce sont a priori des variétés plus aptes à essaimer, ils préfèrent donc acheter des souches sélectionnées ».

L’essaimage est un phénomène biologique naturel par lequel les abeilles se propagent. Il se déroule à partir du printemps, lorsque la colonie est devenue trop nombreuse et manque d’es- pace, la reine et une partie des ouvrières vont quitter leur logis pour fonder une nouvelle colonie. Une jeune reine élevée par les ouvrières restées sur place prendra la relève.

Aubaine pour les amateurs, les essaims volages de souche incertaine qui abondent toujours en France à la belle saison sont ainsi dédaignés par les professionnels qui recherchent le rendement et favorisent les sous-espèces plus productives en miel comme l’abeille italienne, la caucasienne et la Buckfast (hybride). Dépouillés de leur valeur économique d’autrefois, les essaims volages sont aujourd’hui considérés davantage comme une source d’inquiétude dans une société urbanisée…

Lire la suite de l’article dans le magazine Abeilles en liberté N°11

 

Abeilles en liberté pollinis→ Cet article a été rédigé par POLLINIS pour le magazine Abeilles en liberté, une revue consacrée aux abeilles et pollinisateurs, pour initier et accompagner des solutions nouvelles et alternatives. CLIQUEZ ICI POUR DÉCOUVRIR CETTE REVUE.