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Biotechnologies génétiques / Nouveaux OGM

POLLINIS met en garde l’EFSA contre les microorganismes génétiquement modifiés

Dans le cadre d’une consultation publique portant sur les microorganismes génétiquement modifiés à l’aide des nouvelles techniques génomiques, POLLINIS a alerté l’Agence européenne de sécurité des aliments sur les conséquences potentielles de ces organismes sur le microbiote des abeilles à miel et, par suite, sur leur système immunitaire. Pour l’association, le principe de précaution doit prévaloir.

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Date : 16 avril 2024

Alors que le Parlement européen vient tout juste de se prononcer en faveur de la dérégulation des plantes issues des nouvelles techniques génomiques (NTG), l’Agence sanitaire européenne (EFSA) organisait jusqu’au 8 avril une consultation publique portant sur l’évaluation des risques des microorganismes (bactéries, virus…) issus de ces mêmes techniques. 

La consultation était fondée sur douze études de cas proposées par l’Agence, dont toutes concernaient des applications agricoles ou alimentaires des MGM. Dans sa contribution, POLLINIS a appelé au maintien de la législation actuelle et à une évaluation des risques stricte. Premier point d’inquiétude pour l’association : l’EFSA ne mentionne aucun risque environnemental ou sanitaire nouveau lié à l’utilisation des NTG, ce que l’Agence sanitaire française (Anses) a pourtant prouvé dans son dernier rapport sur les végétaux qui en sont issus.

Il apparaît en outre impossible d’évaluer les risques d’un microorganisme génétiquement modifié (MGM) de manière isolée, et une attention particulière doit être portée aux autres organismes avec lesquels il interagit dans son écosystème. L’ingestion de MGM par les abeilles mellifères (Apis mellifera) pourrait par exemple affecter le microbiote intestinal des butineuses et, par suite, leur système immunitaire et leur résistance face aux pathogènes et parasites. 

Plusieurs articles scientifiques et différents brevets mentionnent d’ores et déjà l’idée d’utiliser des MGM sur les abeilles à miel. Une des fins mentionnées consisterait en la modification, grâce à l’interférence ARNPour plus de détails sur ce mécanisme, lire le premier volet de notre enquête sur les pesticides à interférence ARN., de leurs comportements, dont l’agressivité. Si ces applications reposent pour l’instant sur des microorganismes issus de la transgénèse « Le principe de la transgénèse est de transférer un gène de n’importe quelle espèce dans n’importe quelle autre espèce en s’affranchissant de la reproduction sexuée » / Inf’OGM (2014) – interdits en Europe –, POLLINIS a alerté l’EFSA quant à l’utilisation potentielle des NTG pour parvenir à ces fins, et à la nécessité d’évaluer de manière exhaustive les risques, le cas échéant, de telles applications. 

Ces considérations, ajoutées aux potentielles conséquences en cascade des MGM sur la descendance des abeilles ainsi qu’à leurs potentiels effets cumulatifs dans l’environnement et dans les animaux, exigent la plus grande prudence, et l’association appelle l’EFSA à respecter le principe de précaution. La réponse aux crises agricole et alimentaire doit passer par les alternatives qui, en France et en Europe, ont déjà fait leurs preuves, et non par l’usage de de MGM dont la dissémination dans l’environnement serait incontrôlable, diffuse et irréversible.

Pour rejoindre les 540 000 citoyens qui s’opposent à la dérégulation des plantes OGM en Europe…

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