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Biotechnologies génétiques / Nouveaux OGM

Tribune : 10 associations dénoncent la dérégulation des nouveaux OGM dans l’UE

Ce 14 septembre, 10 associations environnementales (dont POLLINIS, Générations Futures et Greenpeace France) ont publié une tribune dans les colonnes du Monde pour dénoncer la dérégulation des nouveaux organismes génétiquement modifiés (OGM). Alors que la Commission européenne entend les exonérer des obligations d'évaluation, d'étiquetage et de traçabilité, la France doit défendre un maintien et une application de la réglementation actuelle.

Date : 21 septembre 2023

Comment faire accepter les organismes génétiquement modifiés dans le pays des Faucheurs volontaires ? En soutenant qu’il ne s’agit pas réellement d’OGM.

Dans une tribune collective parue le 14 septembre dans les colonnes du Monde, 10 associations (dont POLLINIS, Générations Futures et Greenpeace France) dénoncent cette logique simple et redoutable au nom de laquelle la Commission européenne s’apprête à ouvrir, en grand, les portes de notre agriculture aux OGM issus des nouvelles techniques génomiques (NTG).

Ces procédés, rendus accessibles par l’invention des « ciseaux moléculaires » Crispr-Cas9, permettraient de conférer artificiellement aux plantes et aux semences certaines caractéristiques censées répondre aux problèmes engendrés par l’agriculture intensive (tolérance aux herbicides chimiques qui déciment le vivant, résistance aux maladies souvent favorisées par les monocultures, …).

Ces nouveaux OGM sont le socle d’un futur modèle agricole industriel qui dépendra non seulement des intrants chimiques, mais aussi des intrants génétiques. Un modèle qui permettrait aux firmes agrochimiques de conserver les profits faramineux qu’elles tirent de la chaîne de valeur agroalimentaire, aux dépens des agriculteurs et des citoyens.

NTG : aucun garde-fou pour se protéger des nouveaux OGM

La proposition de réglementation présentée le 5 juillet par la Commission européenne vise ainsi à exonérer la majorité de ces nouveaux OGM d’évaluation des risques, d’étiquetage et de traçabilité. Une simple procédure de notification suffirait pour qu’ils soient homologués dans l’Union.

Alors que les études scientifiques pointent d’ores et déjà les multiples problèmes que ces nouveaux OGM engendreraient (mutations imprévues, altérations imprévues chez les plantes attractives pour les pollinisateurs, effets cumulatifs…), la proposition de règlement de la Commission empêcherait même les États européens d’interdire unilatéralement et sur leur territoire ces nouveaux OGM.

Nouveaux OGM : une cohabitation impossible avec les agricultures respectueuses du vivant

Alors que les modifications génétiques peuvent se diffuser sur plusieurs kilomètres, notamment par le biais des pollinisateurs qui transportent le pollen de fleur en fleur dans les cultures environnantes, il est urgent, pour les associations signataires de rappeler que ces plantes :

  • Présentent les mêmes risques pour l’environnement que les OGM transgéniques ;
  • Et mettront en péril les seuls modes de production alimentaire qui pourraient permettre d’enrayer l’extinction des pollinisateurs et de la biodiversité provoquée par le recours massif aux pesticides chimiques.

Au lieu de soutenir ce dévoiement de l’agriculture européenne, la France doit défendre un maintien de la réglementation OGM actuelle.

Signataires :

  • Edgar Blaustein, membre du bureau de l’association Sciences citoyennes ;
  • Jérôme Frignet, directeur des programmes de Greenpeace France ;
  • Antoine Gatet, président de France Nature Environnement ;
  • Frédéric Jacquemart, président du Groupe international d’études transdisciplinaires et de l’Association pour la suppression des OGM dans l’alimentation ;
  • Nicolas Laarman, délégué général de l’ONG Pollinis ;
  • Nadine Lauverjat, déléguée générale de l’ONG Générations futures ;
  • Pierre Mainaud, président de l’ONG Demeter France ;
  • André Menache, conseiller scientifique de l’ONG Antidote Europe ;
  • Julie Potier, directrice générale de l’association Bio consom’acteurs ;
  • Dominique Techer, président de l’association Bio Cohérence.