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Pollinisateurs / Protection juridique de Groix

Aux côtés d’éminents scientifiques, POLLINIS appelle à protéger les abeilles de Groix

L'Île de Groix offre un environnement préservé dans lequel l’abeille noire locale - protégée de l'hybridation qui menace l'espèce partout ailleurs - a développé des qualités exceptionnelles. Aux côtés d’une vingtaine de scientifiques, POLLINIS appelle le gouvernement français à renforcer les mesures de protection de ce havre de paix pour l’abeille endémique et les pollinisateurs sauvages.

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Date : 8 février 2022

Située au large de la Bretagne, l’Île de Groix offre un environnement particulièrement propice aux abeilles et autres pollinisateurs sauvages. Activités agricoles marginales et exemptes de pesticides, flore endémique, et pratique d’une apiculture naturelle font de ce territoire insulaire un havre de paix qui abrite une population d’abeilles noires locales aux qualités remarquables.

Grâce à la pratique d’une apiculture dite naturelle qui limite drastiquement toute intervention sur les ruchers telle que le nourrissement, les traitements chimiques contre les parasites ou l’élevage de reines, les abeilles domestiques de Groix évoluent selon les règles de la sélection naturelle, et figurent ainsi parmi les plus robustes spécimens d’Apis mellifera mellifera d’Europe, l’abeille noire endémique à l’ouest du continent.

Pollinis à Groix

À Groix, l’environnement naturel est préservé par plusieurs types de protection (Réserves naturelles nationales, Natura 2000, Conservatoire du Littoral, ZNIEFF), ce qui en fait une zone de conservation naturelle idéale pour les pollinisateurs.

Protégée de l’hybridation avec d’autres sous-espèces, elle compte parmi les populations les plus pures d‘Apis mellifera melliferaLionel Garnery (CNRS), 2018. Rapport d’expertise : analyses génétiques de la population d’abeilles mellifères de l’île de Groix, et a développé une cohabitation rare avec l’acarien Varroa destructor, qui décime les ruchers partout ailleurs en France et en EuropePOLLINIS a mandaté l’entomogiste américain Jeffery Pettis pour étudier cette relation si particulière entre les abeilles de Groix et le varroa. En savoir plus sur le projet.

Afin de protéger cet environnement remarquable, le cortège endémique de pollinisateurs sauvages et les populations d’abeilles noires exceptionnelles qu’il abrite, POLLINIS a lancé en janvier 2022 une campagne de mobilisation pour obtenir la protection juridique de l’Île de Groix et de ses pollinisateurs.

Dans cette campagne assortie d’une pétition, l’ONG demande au gouvernement de prendre les mesures indispensables à la protection de l’écosystème groisillon, de ses abeilles mellifères et de l’ensemble des pollinisateurs sauvages. Déjà soutenue par près de 60 000 personnes, la campagne de POLLINIS demande au gouvernement de mettre en place une législation forte contre toute introduction d’abeilles et de matériel apicole assortie de sanctions, et de protéger les pratiques apicoles naturelles en place sur l’île. Une demande particulièrement urgente puisqu’aujourd’hui seul un arrêté adopté par la municipalité en 2008 interdit l’introduction de ruches et d’abeilles sur Groix, vecteur de maladies, ou de parasites.

L’intérêt scientifique indéniable de l’Île de Groix et de ses populations d’abeilles noires a également mobilisé le monde scientifique. Ainsi, 22 scientifiques du monde entier (États-Unis, Suède, Italie, Pays-Bas, Espagne, France…), tous éminents spécialistes des abeilles et des pollinisateurs, ont parallèlement signé un Appel à destination du gouvernement français pour lui demander de renforcer les mesures de protection environnementales sur l’Île de Groix.

Ces 22 scientifiques demandent « la mise en place d’un sanctuaire français pilote pour les pollinisateurs sur l’Île de Groix qui protégera les abeilles mellifères locales ainsi que les pollinisateurs sauvages dans l’intérêt de la science. Cette action pionnière a également pour objectif le maintien de la diversité génétique et des facultés d’adaptation des abeilles noires de Groix. Sans une protection juridique spécifique, nous risquons de perdre ce qui pourrait être le meilleur exemple d’Apis mellifera mellifera résistante au varroa en Europe ».

Alors qu’en Europe, la masse des insectes ailés a diminué de 80 % en moins de trente ans et que les abeilles sauvages demeurent encore largement méconnues par la science (selon l’UICN, il n’existe pas assez de données scientifiques pour 56,7 % des abeilles solitaires d’Europe), il est urgent et primordial de protéger ce territoire et l’ensemble de ses pollinisateurs. 

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