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Restaurer les paysages

Publication du livre « La Vallée de l’abeille noire » : retour d’expériences

Il y a plus de dix ans, Yves Élie s'était donné pour objectif de créer « le pays où les abeilles ne meurent pas ». Au cœur des Cévennes, grâce au soutien de POLLINIS, il a aménagé « La Vallée de l'abeille noire », à la fois site agricole et sanctuaire de l'abeille locale. De cette expérience, l'apiculteur a tiré un livre, publié en avril aux éditions Actes Sud.

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Date : 11 mai 2021

Réalisateur de documentaires sur les pesticides, les Cévennes, la biologie des invertébrés et particulièrement des abeilles, Yves Élie s’est réinstallé dans les années 2000 à Pont-de-Montvert, sa région d’origine. Devenu apiculteur, il a créé avec sa compagne, Chantal Jean, l’association L’Arbre aux abeilles et a monté un conservatoire d’abeilles noires Membre de la Fédération européenne des conservatoires de l’abeille noire.FEdCAN. De cette volonté de sauvegarder l’abeille locale, menacée d’extinction, est aussi né le projet de La Vallée de l’abeille noire, une expérience agro-culturelle et écologique à laquelle POLLINIS a participé.

Yves Élie retrace la genèse et les moments clefs de ce projet dans un livre paru le 7 avril 2021 aux éditions Actes Sud. L’ouvrage appartient à la collection « Nature Mondes Sauvages », qui se donne pour ambition de repenser le rapport de l’homme à la nature et compte des auteurs tels que Vinciane Despret, Baptiste Morizot et Laurent Tillon.

livre vallée abeille noire

Yves Élie a publié La vallée de l’abeille noire le 7 avril 2021 aux Éditions Actes Sud. Il retrace la genèse de ce projet conservatoire mené grâce au soutien de POLLINIS.

« J’ai composé ce livre dans cet esprit de butinage, au gré de la réalité que nous vivons dans les montagnes des Cévennes auprès de l’abeille noire. C’est un récit de rencontres avec elle et autour d’elle, un relevé de sensations qui, au fil des jours, nous rapprochent d’elle », annonce l’auteur en prologue. L’abeille noire, Apis mellifera mellifera, est en effet la clef de voûte du projet. Cette butineuse endémique au continent européen, où elle est la seule abeille à miel à avoir survécu à deux glaciationsL’abeille noire, vaillante survivante de la dernière ère glaciaire en France.POLLINIS est particulièrement résiliente et robuste.

Mais comme tous les pollinisateurs, elle est aujourd’hui menacée. Le livre détaille par le menu les problèmes qui se posent : la destruction et la pollution de son environnement, mais aussi certaines pratiques apicoles comme l’importation massives d’abeilles d’autres sous-espèces avec lesquelles elle s’hybride, diluant rapidement son patrimoine génétique exceptionnel.

La Vallée de l’abeille noire s’étire sur 20 hectares le long du Tarn, au cœur du parc national des Cévennes. C’est un terrain repris sur la forêt, composé de cultures mellifères ou de prairies, pour permettre aux abeilles de vivre en autonomie, avec des ressources florales diversifiées et un périmètre de butinage non pollué par les engrais et les pesticides. La création de ce cadre de vie sain et nourricier pour les pollinisateurs est aussi une expérience conviviale pour les participants, notamment les nombreux bénévoles.

La Vallée de l’abeille noire a en grande partie vu le jour avec le soutien de POLLINIS entre 2013 et 2020. Grâce aux donateurs de l’association, il a été possible de débroussailler, de planter un verger composé d’arbres d’essences locales, de semer une prairie de fleurs mellifères… Un rucher-tronc a même été construit, témoin d’une apiculture ancestrale respectueuse des abeilles et support pédagogique pour la formation du public désireux de mieux connaître l’abeille noire et une forme d’apiculture naturelle.

Ce soutien déterminant est d’ailleurs salué par Yves Élie dans son livre : « POLLINIS investit de façon soutenue en moyens humains, techniques et financiers, pour faire avancer nos chantiers de conservation de l’abeille noire, que ce soit pour effectuer des analyses génétiques, des expériences techniques comme celles sur le frelon asiatique (…) ou des actions pour avancer vers une reconnaissance juridique des conservatoires citoyens de l’abeille noire ». 

Truffé d’anecdotes personnelles et de références littéraires, l’ouvrage retrace notamment la rencontre d’Yves Élie avec Paul l’Ancien, doyen des apiculteurs cévenols, qui grimpait encore à l’échelle à 98 ans pour récupérer des essaims sauvages perchés dans les arbres (il a fêté son centenaire en 2019). Une amitié déterminante : « Il me parlait de sa vie, de la liberté qu’il avait acquise en vivant avec les abeilles noires, en restant au plus près des pratiques anciennes, ne déplaçant jamais ses ruches, n’achetant jamais des abeilles en dehors de la région, les nourrissant très peu, les laissant se réveiller à leur idée et se mettre au repos quand bon leur semblait ».

Avec ce livre, Yves Élie signe un manifeste proclamant le caractère unique de l’abeille noire et la nécessité de préserver les liens fragiles et ancestraux qui unissent les hommes aux mouches à miel.

YVES ÉLIE INVITÉ DE LA TERRE AU CARRÉ, SUR FRANCE INTER : ÉCOUTER LE PODCAST


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