Pollinisateurs
« Le Parc de forêts et ses pollinisateurs ont complètement surpassé mes attentes »
En juin 2024, les équipes de POLLINIS se sont rendues au Parc national de forêts, entre la Haute-Marne et la Côte-d’Or, pour y rencontrer George Allen. Ce doctorant et spécialiste de l'écologie des pollinisateurs – avec un intérêt particulier pour les abeilles – a été mandaté par l'association pour étudier les butineurs de la zone et, au terme de sa thèse, adresser une liste de recommandations aux gestionnaires du Parc pour protéger et favoriser la diversité de ces insectes floricoles.
Après un premier recensement des pollinisateurs sauvages dans le Parc national de la Vanoise, POLLINIS a mandaté George Allen, doctorant et spécialiste de l’écologie des pollinisateurs à l’université de Reading (Royaume-Uni), pour étudier les insectes butineurs du Parc de forêts. Ce dernier-né des parcs nationaux, dont le cœur s’étend sur plus de 56 000 hectares entre la Haute-Marne et la Côte-d’Or, abrite l’une des plus importantes diversités d’essences d’arbres de France – environ 15 par hectare –, ainsi que de nombreux pollinisateurs, à l’instar du Damier du frêne (Euphydryas maturna) considéré menacé dans l’Hexagone, ou encore plusieurs colonies d’abeilles à miel (Apis mellifera) évoluant en liberté et loin de toute intervention humaine.
En juin 2024, l’association s’est ainsi rendue aux abords de Leuglay, village situé au cœur du Parc national où George Allen allait effectuer des relevés, accompagné de ses deux superviseurs – l’entomologiste Ben Woodcock et l’écologiste spatiale Lucy Ridding, tous deux affiliés au Centre britannique d’écologie et d’hydrologie. « J’ai commencé mon travail préparatoire en octobre 2023 [en Angleterre]. Les six premiers mois se sont centrés sur l’analyse des données existantes pour me faire une idée de la répartition des pollinisateurs, connaître le personnel du Parc, et cadrer mes questions de recherche », explique le doctorant qui a découvert les forêts du Parc en avril 2024.
Pour cette première année, George Allen s’intéresse plus particulièrement à l’influence des clairières sur la diversité des pollinisateurs. « Le Parc compte trois forêts principales, et chacune est sensiblement différente, mais je voulais trouver des sites similaires dans ces trois forêts, détaille-t-il. J’ai donc commencé par chercher des zones ouvertes dans les bois où je pourrais récolter des données sur les fleurs, les pollinisateurs et leurs interactions ». Le doctorant a ainsi retenu 18 clairières se ressemblant, et consacré les semaines suivantes à leur étude. Comme pour la Vanoise, deux méthodes – détaillées en légende des images ci-dessous – ont été employées pour y recenser les pollinisateurs, à savoir les transects et les coupelles colorées.
De retour au Royaume-Uni, George Allen analyse à présent les données récoltées sur le terrain. Il s’agira ensuite, explique-t-il, de combler les failles identifiées lors de l’analyse. « Je pourrais par exemple étudier les accotements de route, et m’intéresser à l’influence de ces berges abruptes et de ces fleurs murales sur les pollinisateurs et la connectivité qu’elles offrent potentiellement au sein du Parc. Je pourrais aussi me pencher sur l’usage des terres, et à l’impact des différentes terres agricoles ou des forêts de chasse sur la communauté de pollinisateurs au sein du Parc ».
Pour l’association et les chercheurs, l’objectif à terme reste inchangé : établir une liste de recommandations concrètes à destination du personnel du Parc pour y favoriser la diversité des pollinisateurs. Plus largement, cette recherche doit permettre de mieux comprendre non seulement les pollinisateurs sauvages soutenus par le Parc national de forêts, mais aussi la manière dont tous les parcs nationaux contribuent à la conservation de la diversité et de l’abondance des espèces sauvages pollinisatrices.