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Pesticides

À Paris le 2 mars, deux événements pour une agriculture respectueuse du Vivant

Ce samedi 2 mars à Paris, POLLINIS a participé à deux évènements réunissant plusieurs centaines de personnes pour une agriculture respectueuse de la biodiversité  : « l’Appel du Vivant » pour accueillir Joseph Garrigue et Françoise Taine à la fin de leur marche contre les pesticides, et une grande mobilisation autour de la Confédération paysanne d’Île-de-France pour réclamer un revenu paysan pour protéger l’environnement.

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Date : 13 mars 2024

Ce samedi 2 mars, Joseph Garrigue et Françoise Taine arrivaient tout juste dans la capitale, après être partis à pied le 13 janvier de la forêt de la Marsanne dans les Pyrénées-Orientales. L’ancien conservateur de cette réserve naturelle et sa compagne ont entamé leur marche pour alerter sur l’effondrement de la biodiversité entraînée par les pesticides. À Paris, ils ont été accueillis par différentes organisations, dont Scientifiques en Rébellion et POLLINIS, réunies à l’Académie du Climat pour un « Appel du Vivant » alertant sur les conséquences délétères de l’usage massif de pesticides.

Plusieurs scientifiques y ont pris la parole, comme Emmanuelle Porcher, écologue et directrice du Centre d’écologie et des sciences de la conservation au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), Gilles Bœuf, biologiste et ex-président du MNHN, Marc-André Selosse, biologiste et professeur au MNHN, le botaniste Francis Hallé, et Charles Sultan, professeur émérite à la faculté de médecine de Montpellier et spécialiste des effets des pesticides sur la santé.

Dans le même temps, la Confédération paysanne d’Île-de-France et de nombreuses associations de la région organisaient un rassemblement place de la République avec une revendication phare : « un revenu paysan, pour protéger l’environnement ». Des représentants de POLLINIS y ont pris la parole pour dénoncer le coût des pesticides pour la société et alerter sur la fausse solution que constituent les nouveaux OGM.

Rejoints par le public de « l’Appel du Vivant », les citoyennes et citoyens réunis ont pu unir leurs voix pour soutenir une agriculture respectueuse des agriculteurs et de la biodiversité. Retour sur ces deux événements démontrant qu’il existe des solutions pour que les pollinisateurs puissent prospérer dans les campagnes et dans les champs.

  • Photo de Joseph Garrigue prenant la parole lors de l'Appel du Vivant à l'Académie du Climat

    1/9 Joseph Garrigue et Françoise Taine sont arrivés à Paris au bout d’une marche de 900 kilomètres depuis les Pyrénées-Orientales. Ils sont partis de la forêt de la Marsanne, réserve naturelle dont Joseph Garrigue était conservateur, et où il a observé l’effacement des chants d’oiseaux et des bourdonnements d’insectes. Un effondrement de la biodiversité qu’il explique principalement par la présence de nombreuses substances pesticides, relevées dans plusieurs analyses, et qui l’a poussé à entamer cette marche le 13 janvier 2024. Leur sac à dos, au départ chargé de plantes devant être déposées au Muséum National d’Histoire Naturelle, s’est alourdi de nombreux récits témoignant de la toxicité et de la dangerosité des pesticides.
    Photos : © POLLINIS

  • Photo de Barbara Berardi, directrice de la recherche de POLLINIS, prenant la parole lors de l'Appel du Vivant à l'Académie du Climat

    2/9 Quand ils arrivent à Paris, des centaines de personnes, plusieurs scientifiques et différentes organisations, dont Scientifiques en Rébellion et POLLINIS, sont réunis à l’Académie du Climat pour les accueillir et lancer ensemble « l’Appel du Vivant ».
    « C’est le tissu vivant de la planète qui s’effondre » déclare Barbara Berardi, directrice de la recherche et du plaidoyer de POLLINIS, au commencement de l’événement. La science démontre unanimement que les pesticides sont une des causes principales de cette catastrophe.

  • Photo de prise de parole lors de l'Appel du Vivant à l'Académie du Climat

    3/9 : La science est en effet claire sur le sujet. Florence Volaire, membre de Scientifiques en Rébellion, rappelle les conclusions sans appel du rapport de l’Inrae et de l’Ifremer sur les impacts des pesticides sur le vivant et les services écosystémiques, publié en 2022, qui fait la synthèse de plusieurs milliers d’études scientifiques. « Les pesticides contaminent absolument tous les milieux, la terre, l’air, l’eau du plus profond des océans jusqu’aux calottes de l’Arctique […] et il existe un lien de causalité démontré entre pesticides et le déclin de nombreux groupes d’animaux » explique-t-elle, brandissant le résumé du document.

  • Photo de prise de parole lors de l'Appel du Vivant à l'Académie du Climat

    4/9 : « Nous sommes en train d’obérer l’avenir des générations futures » proclame Charles Sultan par la suite. Professeur émérite en Endocrinologie Pédiatrique à l’Université de Montpellier, son expérience l’a mené à observer la présence de pesticides dans le placenta et l’impact de la pollution sur les fœtus, pouvant avoir des effets à long terme et sur les générations futures.

  • Photo de prise de parole lors de l'Appel du Vivant à l'Académie du Climat

    5/9 : Les effets des pesticides sur la biodiversité sont insidieux, comme l’explique Emmanuelle Porcher, écologue et directrice du Centre d’écologie et des sciences de la conservation au Muséum National d’Histoire Naturelle. Ils ne provoquent pas toujours la mort directe des animaux, mais peuvent agir sur leur métabolisme, sur leurs capacités de reproduction et leur aptitude à trouver leur nourriture, ce qui influence bel et bien leur survie. « Le Vivant a une magnifique force de récupération » déclare-t-elle pourtant avec espoir. Il faut urgemment réduire les pressions qui pèsent sur lui et lui laisser la place de s’exprimer.

  • Photo rassemblement place de la république pour un revenu paysan pour protéger l'environnement avec la Confédération paysanne

    6/9 : Le même jour, la Confédération Paysanne d’Ile de France, syndicat pour une agriculture paysanne, organisait une grande mobilisation place de la République à Paris pour « un revenu paysan, pour protéger l’environnement ». « Nous ne demandons pas moins d’environnement, nous souhaitons plus de moyens et des décisions cohérentes pour engager la transition écologique de l’agriculture et l’arrêt de la fuite en avant désastreuse par de fausses solutions technologiques » déclarait ainsi le syndicat paysan pour appeler au rassemblement.
    Joseph Garrigue et les participants de l’Appel du Vivant, qui rejoignent le rassemblement, y retrouvent de nombreuses organisations environnementales également présentes, dont POLLINIS. Deux porte-parole de l’ONG s’expriment alors lors de tables rondes.
    Photos : © Philippe Besnard

  • Photo de Nicolas Laarman prenant la parole place de la république lors du rassemblement organisé par la confédération paysanne d'ile de france

    7/9 : Un changement de modèle agricole est d’autant plus souhaitable que les pesticides, participant à l’effondrement des abeilles et de la biodiversité dans son ensemble, ont également un énorme coût pour la société, comme a pu le rappeler Nicolas Laarman, délégué général de POLLINIS, en référence au rapport de l’ONG sur les coûts cachés des pesticides. Selon cette étude, les dépenses publiques induites par l’utilisation des pesticides (fonctionnement de la réglementation, dépollution de l’eau, soins des maladies du travail…) dépassaient les 372 millions d’euros en 2017.

  • Photo de Vanessa Mermet prenant la parole place de la république lors du rassemblement organisé par la confédération paysanne d'ile de france

    8/9 : Si la transition agricole est nécessaire, il faut cependant que la société civile soit vigilante face aux fausses solutions portées par les industries responsables des dérives du modèle agricole dominant. Vanessa Mermet, directrice de la mobilisation de POLLINIS, alerte sur le projet européen de dérégulation des nouveaux OGM. Ces plantes, issues de nouvelles technologies génomiques (NTG), sont souvent présentées comme des solutions durables face au changement climatique et à l’effondrement de la biodiversité. Ces arguments sont mobilisés par l’agrochimie et ses alliés politiques pour obtenir la mise sur le marché rapide et sans évaluation des risques de la grande majorité d’entre elles, alors que leurs effets sur la biodiversité et la santé sont méconnus.

  • Photo rassemblement place de la république pour un revenu paysan pour protéger l'environnement avec la Confédération paysanne

    9/9 : Face à l’urgence de la situation démontrée par la science, il devient vital de mettre fin à l’usage massif de pesticides toxiques et de procéder à une transition agricole vers un modèle vertueux, protecteur des pollinisateurs et de la biodiversité dans son ensemble.


Retrouvez ci-dessous la vidéo complète de l’Appel du Vivant