NOUVEAUX OGM : MENACES IMMINENTES SUR LA BIODIVERSITÉ

Le contexte

Trente ans après l’émergence des premiers organismes génétiquement modifiés (OGM) en agriculture, les firmes de l’agrochimie développent à présent des plantes et des semences modifiées par le biais des nouvelles techniques génomiques (NGT, en anglais) dont, notamment, les « ciseaux moléculaires » Crispr-Cas9. Contrairement aux OGM traditionnels qui dépendaient principalement de la transgénèse (introduction d’un gène d’une autre espèce), ces nouveaux procédés permettent d’éditer directement le génome d’un organisme.

Si l’Europe s’est longtemps tenue à l’écart des cultures génétiquement modifiées, ces « nouveaux OGM » pourraient prochainement conquérir les champs du continent. La Commission européenne a en effet élaboré, dès 2020, un plan de dérégulation des organismes issus des NGT. Aboutissement de ce travail : sa proposition de réglementation, présentée le 5 juillet 2023, qui exonère la grande majorité de ces nouvelles plantes génétiquement modifiées de toute obligation d’évaluation des risques, d’étiquetage et de traçabilité.

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Le problème

La proposition de la Commission, si elle venait à être adoptée, permettrait la mise sur le marché d’un grand nombre de plantes génétiquement modifiées sans évaluation des risques, ni traçabilité ou étiquetage. Présentées comme des solutions miracles face au changement climatique, les plantes issues de NGT ne semblent pourtant pas au rendez-vous de leurs promesses et soulèvent plusieurs inquiétudes.

Une récente étude de l’Agence fédérale allemande de conservation de la nature1  évoque ainsi  différents impacts potentiels de ces plantes sur les écosystèmes. Elle indique par exemple que développer des plantes résistantes à différents facteurs de stress (maladies, ravageurs, sécheresse…) pourrait également les rendre invasives, ou qu’améliorer certains traits esthétiques des fruits ou légumes, comme en empêcher le brunissement, pourrait en contrepartie affaiblir leur résistance à des pathogènes. Dans ce dernier cas, cela pourrait entraîner indirectement l’augmentation de la quantité de pesticides à utiliser pour pallier ces faiblesses. Le projet de la Commission ne cherche pas, à cet égard, à combler le manque de connaissances sur les risques environnementaux des nouveaux OGM.

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Les solutions

Face aux risques que ces nouveaux OGM font peser sur les écosystèmes, et afin d’éviter une contamination génétique qui signerait la fin de l’agriculture sans OGM (dont la filière biologique) en Europe, POLLINIS appelle au rejet de la proposition de règlement de la Commission. En 2020, l’association a lancé à cet effet une vaste campagne de mobilisation aux côtés de 26 organisations européennes partenaires, dont l’antenne européenne des Amis de la Terre, Corporate Europe Observatory ou encore Slow Food Europe. 

En février 2023, POLLINIS s’est ainsi rendue à Matignon pour remettre, aux côtés de la Confédération paysanne, d’Agir pour l’Environnement et du collectif « Objectif Zéro OGM », une pétition – rassemblant aujourd’hui plus de 500 000 signataires – aux représentants de la Première ministre Elisabeth Borne. Quelques jours plus tard, l’association se rendait à Bruxelles pour la remettre également à des représentants de la Commission européenne.

Les associations ont aussi alerté, aux côtés de 40 000 citoyens français, le ministre de la Transition Écologique Christophe Béchu pour lui demander de s’impliquer dans le processus législatif et de s’assurer que les enjeux environnementaux y soient réellement pris en compte.

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